Parme Ceriset
Biographie
Bibliographie :
Poète et membre de la Société des Poètes Français, rédactrice à La Cause littéraire, Parme Ceriset navigue entre Lyon et le Vercors où elle puise son inspiration. Elle publie des textes dans des revues de poésie et anthologies. Son recueil « Femme d’eau et d’étoiles » (2021, éditions Bleu d’encre, préface Patrick Devaux) a obtenu le prix Marceline Desbordes-Valmore de la Société des Poètes Français. Son recueil « N’oublie jamais la saveur de l’aube (2019) et son roman « Le Serment de l’espoir » (L’Harmattan, 2021) ont fait l’objet de recensions dans La Cause littéraire et de plusieurs articles de presse. Elle a publié par ailleurs les recueils « Le souffle de l’âme sauvage », « Toi de brume », « L’Amazone Terre » (Ed. Stellamaris). Elle a grandi avec une maladie rare, a exercé en tant que médecin puis a été sauvée par une greffe des poumons après avoir passé quatre ans sous oxygène. Elle considère la poésie, selon ses propres mots, comme « un acte de résistance contre le non-sens et la mort ». Elle se définit comme féministe, humaniste, écologiste, pacifiste. Son site auteure : http://parmeceriset.e-monsite.com/
Poésies
En chaque être danse ce mélange ardent de souffrance et de joie,
et tout cela se lit dans les regards,
leur flamme ne ment pas.
Dans la douceur de l’aube,
la lumière panse les plaies
des vagabonds de la vie.
Parfois, l’humilité nous envahit
devant les rêves d’humanité,
devant l’immensité de la tâche à accomplir.
Mais au plus profond de la nuit
nous allumons un feu,
unissons nos mains, nos bouches,
nos sourires et nos poèmes
pour les jeter à la face livide du néant,
et esquisser à coups de pinceau
l’espoir, notre emblème.
Je me sens liée à cette louve qui avance
en pleine forêt dans la nuit profonde
rendue à la vie
rescapée de l’ombre…
Des lances l’ont attaquée
elle a survécu au combat
elle a « deux trous rouges au côté droit » :
c’est le prix de sa liberté.
J’oppose un sourire à la destinée,
à tout ce qui sur Terre souffre et se meurt.
Nous sommes happés par cette ombre qui nous mange
et nous efface peu à peu, pas à pas,
déposant une poussière noire dans nos cœurs…
Dans les ténèbres, quelques lueurs
nous rendent à l’immortel azur.
Il ne faut jamais oublier
sous les rides d’un sage
qu’hier il a aimé
d’une passion sauvage,
il est encore l’enfant
que sa mère portait,
avant-hier il faisait
ses premiers pas dans la neige…
Et sous sa peau de vieux loup délaissé
rayonne encore le soleil
de l’aube éternisée.
On est tellement rien
on est tellement fous
on est tellement morts déjà,
à l’échelle des roues
du grand Char du temps
qui danse, glacial,
sur l’écume tendre,
on est tellement rien
à l’échelle du mal…
On est tellement Vie
on est tellement ivres,
d’un brin de magie,
la passion délivre
et les regards d’ombres
gravés dans le sang…
On est tellement Tout
dans des yeux aimants
et sous les étoiles,
on marche, vibrants…
On est tellement libre
dans les pas du vent.
Parme Ceriset, © août 2022
Il y a de ces hommes
qui font si bien la vie,
qui caressent les plis
du silence vibrant
sur l’épiderme ourlé
des voiles indomptables.
Il y a de ces mains
qui ressuscitent l’aube
et des mâts érigés
qui pénètrent les cieux
en promesses marines
en tempêtes d’extase…
Il y a de ces hommes
qui font si bien la vie,
qui embrasent les flots,
brillants navigateurs,
Il y a de ces hommes
qui font si bien l’Amour.
Parme Ceriset, © août 2022
Un jour tu te réveilleras,
la brume devant tes yeux
se lèvera, légère,
une étrange douleur se rappellera à toi,
tu sentiras les cendres renaître dans tes veines,
tu t’envoleras loin,
Icare intemporel,
et tu me rejoindras :
Je serai le soleil.
Parme Ceriset, © août 2022
La mort avance à grand fracas.
Ses pas de monstre et ses flammes
réduisent en cendres la joie,
ouvrent la porte aux larmes…
Ces vies volées en éclat,
ces enfants qui ne verront plus
le soleil prisonnier des rois
qui se l’arrachent à corps perdus…
Et l’absurde qui se répand
comme une vague de lave
la terrible malédiction
des pulsions macabres,
les hommes d’un bord et de l’autre
que l’on force à prendre les armes
alors qu’ils ne rêvaient que d’amour
sur une plage de sable…
mars 2022
« Viens on va jouer
ensemble dans les nuages,
nos pères sont tombés
de part et d’autre de l’orage,
ma jumelle condamnée
au même enfer que moi,
les grands ont oublié
leur âme d’enfant, je crois… »
mars 2022
« Martisor »
Oh printemps
printemps mort
saison de glace et de sang
que renaissent, de tes mains tressées
l’amour pourpre et l’envol des colombes,
le perce-neige libéré
l’espoir ressuscité de l’ombre,
oh grand-mère si tu savais
comme il saigne le monde…
mars 2022
Même au cœur des ténèbres,
saisissons le moindre rayon de vie,
ne laissons pas triompher la mort,
elle l’emportera tôt ou tard,
donnons-lui du fil à retordre,
ne lui déroulons pas le tapis rouge.
mars 2022
L’écho de la colombe,
la saveur de la rose
qu’elle portait au monde
et l’arbre souriait
mars 2022
L’enfer répand sur le monde
sa poudre de néant fade,
ses pluie de tisons,
tout sombre
dans le tourbillon de l’infâme
mais au cœur de l’apocalypse
résonne la voix des héros :
La mort peut bien tout brûler.
perforer les poumons de l’espoir,
arracher les ailes des anges
et réduire en cendres les cieux,
il y aura toujours un regard
qui resurgira du temps,
dans les vagues de mille hasards
il y aura toujours le sang
qui palpite et crie dans les veines :
À la vie, éternellement.
mars 2022
Jusqu’au dernier souffle de vie sur Terre, l’espoir résistera…
Nous sommes tous le même éphémère
de passage dans cette vie mystérieuse,
le temps lacère nos ailes
et l’on en prend, des coups de lames,
on danse dans l’air du printemps,
déjà vient le temps des Adieux,
à peine l’espace de se dire
comme le ciel est bleu
comme la guerre est larmes
comme il fait bon se réfugier dans un regard d’étoiles,
se réchauffer au soleil
et boire l’air des cieux…
Déjà l’orage menace
mais sur nos ailes brille encore
l’espoir immortel de l’été
entre les points de glace.
mars 2022
La première fois
après l’éclat éteint
dans les yeux de l’oiseau mort
tu te demandes si tu dois continuer
si tu dois te couper les ailes et arrêter de voler
La seconde fois, tu jettes tes graines au feu
tu n’as même plus le goût d’aimer
tu maudis les cieux
puis un jour tu te trouves par hasard
au bon lieu au bon moment
et ton sourire sauve une vie
alors tu te dis que finalement
il n’est pas vain de vivre.
mars 2022