Marc Possoz

Biographie

Poésies

❈❈❈❈❈ Séance du 20-10-2018 ❈❈❈❈❈

Ressemeler la poésie
Lui rendre un chemin
Sur un sol qui se dessèche
Et s’éloigne de la vie
Reblanchir nos circuits intérieurs
Qui n’ont d’objet que soi
Et non les objets infinis du monde
Rebâtir notre simplicité matérielle
Et notre complexité interne.

❈❈❈❈❈ Séance du 15-09-2018 ❈❈❈❈❈

Sans doute j’ai pleuré,
Sans doute j’ai crié,
Les murs l’ont dit,
Mais qu’est-ce que
Les murs n’entendent pas ?
 
Sans doute j’ai prié,
Sans doute j’ai chanté,
Les fleurs l’ont dit,
Mais les fleurs même;
Ne les oublie-t-on pas ?
 
Sans doute je pleurerai,
Sans doute je chanterai, encor’,
Mais les larmes se font rares,
Pas assez d’argent
Pour les acheter.

Croissance crispante
Comme des yeux morts,
Crise de croissance
De vos dents de lait,
Triste rire de château,
Je vous laisse avec vos cygnes,
Vos signes de croix,
De croissance infinie.

Rentré sous mon portique d’hiver
Avec en main le vide de tes doigts
Avec au pied l’anneau du désarroi
Rentré sous mon portique d’hiver
Je bascule ma honte tout au fond
De mon lit
 
Quelle nuit, j’ai passé avec toi
Ma honte
Je croyais m’abaisser
Comme tu es douce ma honte
Je ne veux plus que toi

❈❈❈❈❈ Séance du 21-04-2018 ❈❈❈❈❈

Vivre,
C’est partir ;
Mais vivre,
C’est s’en aller là-bas.
 
Vivre,
C’est suivre son chemin ;
Mais vivre,
C’est survivre le matin.
 
Vivre,
Ce ‘est pas suivre,
Mais survivre.
 
Vivre,
C’est faire place au soleil,
Mais vivre,
C’est chercher le soleil au réveil.
 
Vivre,
C’est balayer la ville ;
Mais vivre,
C’est aimer la ville.
 
Vivre,
C’est balayer,
Mais c’est aimer.

❈❈❈❈❈ Séance du 17-02-2018 ❈❈❈❈❈

J’entrerai dans vos cathédrales
Les mains sales et le bifton mou
Passant la porte en crachant mes colères
Et changeant un pré contre la porte
J’assaillirai la maison douce de l’homme nouveau.
L’homme nouveau, chassé de ses rêves de cire,
Tourné et retourné,
Chant de glaïeul pour le cygne secret
Tablettes d’orchidées et reflet de l’année,
J’entrerai dedans l’oubliette,
Marchand de cigarettes.
Se couchera la ville
Et se dérangeront les absents.
Forte porte je t’encercle
De ma solitude
Gonds grinçants à l’ouverture des grilles.

Pète-sec aux lèvres de mort
Évêque à croix gainée,
La tête de ton église a un peu jauni
Reblanchi sa façade
Mais demande sa peinture
À ceux qui crachent qu’elle pourra empêcher tout de s’écrouler
Mais je te rends quelques mots pourris.
Tu vois, maintenant je ris
T’es content, non ?
Tout ça a été fait pour moi
Aussi
Pour que je sois heureux.
Ah non, ne rouspète pas
Détends- toi
Avec tout l’argent que tu as
Tu trouveras bien une nana
Pour t’apporter ta bouteille de whisky.
Ecoute, détends-toi, laisse tomber va !

❈❈❈❈❈ Séance du 20-01-18 ❈❈❈❈❈

J’ai pas de femme
J’ai pas de haine
Je suis sans rade
Je suis l’adieu
 
Par temps de haine
Aux rêves de bois
Je crisse la chaîne
Je crois sans loi
 
J’ai peur, ma reine
J’ai peur de toi
Au bout d’ mes peines
Y a des hautbois
 
Souvenir de d’elle
Souvenir de terre
Siècle de mer
Au bout d’hier
 
Je mâche la terre
J’étouffe tant
Je souffre l’air
Je suis dément
 
Souffle de terre
Souffle de bois
Souple Nanterre
De mes abois
 
Soufflerais-je hier
Si je meurs ce jour
Au bas des chaises
Y a tant d’amertume
 
Triste détresse
De mes os lourds
Légère braise
Détour, détour

Depuis bien des années
Depuis que je suis né
Dans les bras de Morphée
Sur les routes gelées
Je suis à toi et moi
 
Depuis que je crève
Et si je te survis
Dans le champ des distances
Sous le soleil ivre
Je vis en toi et moi
 
Depuis si peu de temps
Depuis que j’suis l’amant
De l’enfant incroyable
Qui donnera l’enfant
Je danse en toi et moi
 
J’oublierai le temps
Longtemps
Tant que, tant
Que tu
S’ras mon levant
 
J’tent’rai souvent
Avant
Que s’écoule
Notr’an
D’être l’amant
 
J’oublierai le vent
Sans dent
Tant que tant
Tu s’ras mon couchant

❈❈❈❈❈Séance du 18-11-17 ❈❈❈❈❈

T’es trop long mon supplice
T’es trop long mon cilice
Et je n’ai que des mots
Qui me regardent trop
Et je n’ai que le temps )
De m’enfouir dans l’étang ) bis.
 
T’es trop long pour une vie
Trop long pour que j’rie
En m’assoiffant dans un bistrot
À m’étouffer sous tes bons mots
Quand ça me prend et quand je bois)
Pour me faire claquer des doigts ) bis.
 
T’es trop long t’as beau dire
C’est trop long à te dire
Et ce n’est pas à demi-mot
Et ce n’est pas au p’tit trot
Que tu vas m’fiche le camp )
Cracher bas tes fausses dents ) bis.
 
T’es trop long mon supplice
T’es trop plein mon calice
Et je n’ai des Goths
Qui me demandent trop
J’ai juste le temps )
De voir le firmament ) bis.

*chanson

Céleste et la mer est mangée,
noyée dans les nuages
et puis plus haut dans le ciel bleu de l’azur
 
Avide et la main se lance
Perdue dans le ramage
Et puis plus haut se change en rose
 
Sublime et les barreaux s’effacent
La place sous le soleil
Et puis plus haut plus de grimaces
Enfin.

Depuis que je suis né,
Dans les bras de Morphée
Sur les routes gelées
Je suis à toi et moi
 
Depuis que je crève
Et si je te survis
Dans le champ des distances
Sous le soleil ivre
Je vis en toi et moi
 
Depuis si peu de temps
Depuis que j’suis l’amant
De l’enfant incroyable
Qui donnera l’enfant
Je danse en toi et moi
 
J’oublierai le temps
Longtemps
Tant que, tant
Que tu
S’ras mon levant
 
J’ tent’rai souvent
Avant
Que s’écoule
Notre an
D’être l’amant
 
J’oublierai le vent
Sans dent
Tant que tant
Tu s’ras mon couchant.

À l’anguille, il passait tout
Le formol, la tasse de thé, les choux
Et en hésitant les caramels mous
Il ne pouvait lui résister, c’est tout

Et l’anguille dépassait tout
Les convenances et les fossés mous
Les habitudes et les glaïeuls roux
Il ne pouvait lui résister, c’est tout

Alors attendri il chantait malgré tout
Des comptines et des chants doux
Alangui, dans un bain de boue
Par sa beauté qui le rendait fou.

Barbare et fou
Tu deviens mou
Tu crois en tout
Un point c’est tout

Avare et loup
Tu tiens debout
Tu tiens à tout
Tu veux des sous

Peinard et bien
Tu as les siens
Tu tiens à rien
Tu n’en peux rien

Tester son codicille
Déboire sa poire
Sur des boulevards
De traite et d’avoir
C’est un bonheur fou

Mon cœur n’est pas là.
Il n’y a rien.
Pourtant mon cœur n’est pas las
De battre, le mien
Il s’échauffe et se prononce
Pour un rien.
Pourtant il y voit bien. Il y a quelque chose
Mais qui veut n’être rien.
Mon cœur n’est pas là
Mais il se trompe c’est mon âme, na
Et si tu ne le vois pas
Ce n’est pas que mon cœur soit noir
C’est qu’elle est restée à la gare.