Patrick Devaux

Biographie

Mouscronnois d’origine, habitant à présent à Rixensart, Patrick a travaillé, notamment, à la RTBF et dans le secteur bancaire.
Parallèlement à ses activités professionnelles, il a toujours écrit.
Secrétaire général de l’AREAW, membre de l’AEB, du Grenier Jane Tony, Président récent des Ateliers littéraires du Roman Pays, il a publié une trentaine de livres auprès d’éditeurs différents et parmi les plus récents Les éditions Le Coudrier (poésie, récit) et les éditions Les Carnets du dessert de lune (romans). Un recueil récent, « tant de bonheur à rendre aux fleurs », paru aux éditions Le Coudrier a fait l’objet d’un tirage bilingue traduit en roumain par Sonia Elvireanu. Publie également en revues.
Quelques prix d’édition ont été obtenus en France où il a de nombreux contacts, notamment avec L’Ecritoire d’Estieugues de Cours-la-Ville. Également critique littéraire, il est actif en ce sens notamment pour l’AREAW et auprès de La Cause Littéraire.

Poésies

donner
du
mou
 
au
temps
 
faire
comme
Dali
 
jouer
la montre

tant
d’indices
dans
la dernière rose
du
jardin
 
tant
de
solitude
 
dans
le vase
qui l’entoure

d’un côté
à
l’autre
de
la planète
 
les vieux
presse-boutons
 
ont
le doigté
sensible
 
on rase
des villes
gratis
 
la survie
de
la seule
planète
habitable
à
des
milliards
de
kilomètres
à
la ronde
 
dépend
de
l’index fébrile
 
de
 
n’importe quel
malentendu

l’été
s’achève
entre
les plantes
 
séchées
du bout
des doigts
 
elles
n’ont pas vu
grand monde
 
au
soleil
le chat
s’est allongé
sur
la table
à
caresses
 
la maison
a
ouvert
ses paupières
 
et
 
s’est mise
à
sourire

parfois
les mots
sont
 
trop
faibles
 
insuffisants
pour
dire
 
alors
je regarde
seulement
le ciel
 
et
je pense
tout bas
 
à
ce soldat romain
qui t’a taillé
le flanc
 
et
que
le sang
 
continue
d’être versé
 
sur d’innocentes
épaules

ne
sommes-nous
que
 
pâles unités
cellulaires
de
ce
trou noir tant redouté ?
 
mais
peut-être
est-il
habitacle
d’anges musiciens
inspirés
d’une lueur première
bien cachée
à
énergiser
tous ces dieux
et
déesses
confinés
dans
une puissance stellaire
 
à
la mesure
de
 
leurs très silencieuses
interventions

le poète
est
un merle blanc
de
plein jour
 
à
moins que
 
la nuit
venue
 
il
ne s’illumine
 
d’un quartier
de
lune noire
 
quand
il picore
tout bas
 
quelques mots
non dits
 
sa plume
couleur
geai
 
lui permet
tous les échos

pas
assez
      des cris
et
de
la fureur
du ciel ?
 
du sang
dans les mains
des mères ?
 
pas assez
des jeunes morts
 
cousus
dans
leurs boîtes
de
fer ?
 
pas assez
de
l’enfance
broyée
dans la cave
sous les gravats ?
 
      pas assez
      de
cet
 
« Urbi
et
Orbi »
 
sans écho
sans écho
 
pas assez ?
pas assez ?

ne pas
mettre
tous les oiseaux
 
dans
le même vœu
 
en ce moment
 
l’aurore
a
tant
à
faire
 
et
 
les hommes
trop souvent
 
se contentent
de
miettes

c’était
un monde
déjà
 
de
se toucher
 
de
voir
les bouches
rire
 
sans
forcer
sur les élastiques
 
aujourd’hui
victor
écrirait
 
« L’homme
qui ne rit plus »
 
mais
 
nous ne resterons
pas
 
misérables
 
à
essuyer
nos bouches
 
pour
des vœux
inassouvis
 
tous
aux barricades !

Patrick DEVAUX

on filtre
l’air
 
s’échappent
étouffés
les mots
non dits
 
derrière
l’habitacle
ancré
des masques
 
j’ai
tant
de
choses
à
rire
 
enlevez-moi
ces élastiques !

Patrick DEVAUX

le néant
s’explique
en
peu
de
mots
 
le contraire
aussi
 
car
 
il suffit
parfois
d’une lecture
 
à haute voix
 
pour
ramener
l’éternité
 
à
 
la seconde
présente

Patrick DEVAUX

ne
sommes-nous
 
que
pâle unité
cellulaire
 
de
ce
trou noir
tant redouté ?
 
mais peut-être
n’est-il
qu’habitacle
d’anges musiciens
inspirés
d’une première lueur
bien cachée
à
énergiser
tous ces dieux
et
déesses
confinés
dans une puissance
 
à
la mesure
de
leurs silencieuses
interventions ?

Patrick DEVAUX

il y avait
du monde
 
des chaises
pleines
avec
un silence vide
 
un brouhaha
( ça s’écrit comment déjà ?)
 
un sourire
a surgi
 
c’était
déjà
ça
 
entre
des verres
claqués
les uns contre les autres
 
tels
des brisures
d’étoiles
 
quand ils se sont
levés
 
à
hauteur
de
regards
 
la foule
s’est
figée
 
et
 
dans leurs têtes
 
ils se sont
mis
à danser

Patrick DEVAUX

croisade
de
mots
 
pour
qui
comprendra
 
que
la Victoire
souvent
n’a pas
de
tête
 
mais
a
aussi
 
deux ailes

Patrick DEVAUX

tant
de
mots
d’oubli
 
aux phrases
 
quand
les gestes
ont survécu
 
d’une
progressive
 
mise
à
 
vie

Patrick DEVAUX

le silence
est
un vœu
 
comme
un autre
 
reste
le trou
de
la boutonnière
 
qui
attend
 
le geste
de
la main
 
qui
y
mettra
 
l’ultime
rose

Patrick DEVAUX

vacillement
du
soir orange
qui s’évanouit
sur
la ligne
de
dire
 
quand
je ferme
les yeux
 
m’apparaît
cette influence
de
la lueur
 

tombent
les gestes lents
de
quelque chose
de
neuf
 
et
 
non apprivoisé

Patrick DEVAUX

me
touche
 
cette façon
de
voir
 
de
faire
ricocher
le mot
 
avec
 
cette écoute
filigrane
 
comme
venue
d’ailleurs
 
un peu
 
comme
on devinerait
une image
ancienne
sur
un bout
de
papier délavé
 
jusqu’à
vouloir
 
résoudre
l’énigme

Patrick Devaux

écrire
ton nom
 
jusque
sur
mes panneaux
solaires
 
peut-être
pour
que
l’errance
de
passage
 
sache
en
magnifier
le souffle

la pause
 
les livres
se surprennent
à
ne pas être lus
 
trop
de
langage
peut-être
 
avec
 
le silence
de
la nuit
 
pour
marque-pages

il suffit
parfois
 
d’une étoile
de
mer
 
pour
révéler
 
une galaxie

nuit
bleue
d’encre
 
à
ramasser
les mots
 
jusqu’au tranquille
sommeil
 
d’une plume
tombée
par
mégarde
d’une aile
qui
s’endort
 
à haute voix
 
étoile
filante
 
tel
 
un dernier miracle
à
portée
de
mains
 
mais
non
 
ce n’est pas
une comète
 
ce n’est
que
fuite
 
de
quelques mots courts
pensés
 
à
haute voix
 
dans
la nuit