Carine Chavanne

Biographie

Poésies

Sous le ciel d’Opale
auprès de ceux que j’aime
me poser
Moi tellement moi !
Remercier
bien qu’inlassablement
le temps s’écoule
pour ne laisser qu’un souvenir

S’asseoir entre deux mondes
Laisser la vie se raconter
Partir à la rencontre
Retrouver l’autre moi-même
Par un profond réveil
alimenter le feu du soir
Dans l’espace infini
ainsi s’invite l’éternité
Divines épousailles

Il travaillait la nuit car il n’aimait pas le jour.
Le jour ne l’aimait pas non plus.
L’ombre était sa lumière.
Toujours de noir vêtu, il éclairait la nuit de sa noirceur.
Son regard était sombre. Ses doigts pointaient l’horreur du monde meurtri.
Exaltante jouissance du rôtisseur de lune !
Lune après lune, ses cheveux noirs blanchis ont eu raison de lui.
Le temps a fait son œuvre et l’homme s’est adouci.
Aujourd’hui, il contemple la lune qui éclaire sa nuit.

La vie nous mène et nous emporte
charriés comme des galets par la marée
La laisserons-nous
nous bousculer ?
Vivre
jusqu’à se fracasser
 
Les cicatrices du temps
le chemin des vivants
 
Dans un flot d’air nouveau
Soleil
 
À m’éloigner de tout
je m’en reviens à moi
Bouleversante rencontre
 
Est poète celui qui garde au fond de lui
la beauté de l’éveil

Passion
 
ELLE
Je vous plais
Je sais que je vous plais
Je vous attire
Mon élégance
vous attire
ainsi que mes bonnes manières
 
Je vous convoite du regard
 
Je vous plais
Vous m’aimez
mais vous n’aimez de moi
que le vide qui vous tente
Vous m’aimez
mais vous n’aimez de moi
que mon inconsistance
 
À la vie
À la mort
Aimez-moi
 
LUI
Je voudrais pénétrer ton cœur
ton âme et ton esprit
Je voudrais te porter
te choyer
Je voudrais que de toi
il ne reste que moi
 
L’amour
la mort
en une même passion

Voyage
Je marche et j’explore
la vie en moi
autour de moi
 
Le cœur me donne
ce que la nuit reprend
 
Les mots se disent
se transmettent
La femme passe
*******
Au loin sonne l’appel
du large
du vaste
 
Le vent se lève
l’invisible bouscule
*******
Il vient d’ailleurs
n’appartient à personne
Ses pas recèlent d’invisibles trésors
 
Bouleversé par son souffle
mon corps tressaille
la tête me tourne
Exaltante jouissance
 
Grandeur et tiraillement
*******
 
Sur le visage de l’abandon
s’est projetée l’ombre d’une lumière

J’ai posé mon regard
sur un rayon de lune
et mon ciel s’est ouvert
 
J’avançais la nuit
alors que j’éprouvais
l’amour
sans bruit
*********
Il y a dans le désert
propre à nos servitudes
la tentation de croire
aux illusions perdues
 
Bâtir des ponts
Sortir du temps
Éradiquer la peur
 
De nos aveuglements
naissent les guerres
Que nos combats
nourrissent l’âme
et réchauffent les cœurs
 
Dans la nudité de l’instant
nous sommes tous semblables

Cathédrale
Quand dans la nuit tout est silence
bâtir ce qui doit disparaître
comme du temps donné à l’Éternel
 
Bâtisseurs
À la garde de Dieu
ils ont confié leur âme
Puisse Dieu les protéger
 
Ce jour
les mots me sont donnés
où je me suis posée
sous des siècles d’histoire
***
L’abandon
offre
à l’obscur
une subtile lumière
***
Des liens invisibles
nous mènent par-delà nos pensées
Nous enseignent le monde
la vie dans la vie
Nous étonnent
Nous offrent la liberté
d’être enfin nous-mêmes
***
Le jour a la clarté du ciel
Qu’importe le temps qui passe
quand tout s’achève
en un éclat de rire

Nous sommes le théâtre des héros de nos vies
ancrés dans nos histoires
friands de bavardages et de rites insensés
alors que dans nos âmes
s’effondrent les légendes
 
Oser la solitude malgré l’hiver
malgré le froid
changer les habitudes et se découvrir soi
L’hiver inonde sous mes pas
un chemin de lumière
où naissent d’étranges joies
La solitude à petits pas
 
Avancer
reculer
filer doux
filer droit
marcher
Se retourner et se laisser porter
par le feu du couchant
sourire
grandir
s’offrir au ciel incandescent
 
Crépiter
se hâter
marcher et imprimer de soi
sur la neige
la force du dedans
Grandir au plus près de mourir
et demeurer vivant
Redécouvrir en soi
le don d’émerveillement
l’offrir au chant du monde
se fondre dans l’instant
 
*
  
Se mettre en route
S’ouvrir à la beauté
comme une raison d’être
Vivre au-delà du possible
une histoire d’homme
Toucher le ciel
s’inspirer des étoiles
Rayonner du plus clair des éveils
 
*
 
Les idées reçues
les vieux principes
l’ordre établi
tout se bouscule
et puis s’efface
dans la clarté
du jour qui vient

Sentir
Regarder
Écouter
 
Toucher et ressentir
 
Le vent souffle et se tait
***
L’abandon
 
offre
 
à l’obscur
 
une subtile lumière
***
Autour du feu
les ombres dansent
les âmes chantent
et la musique est belle
 
Qu’importe l’éphémère
pourvu que nous touchions
à l’éternel
***
La vie passe
où on ne l’attend pas
 
Un souffle
 
Et la vie vient
chassant ailleurs
d’inutiles pourquoi
***
Avoir le regard neuf
Être à l’écoute
Vivre le je comme un nous
 
Poursuivre le chemin
les yeux pleins de soleil
dans la lumière du jour