Une heure d’avance
J’ai une heure d’avance
sur le soleil
je serai la première
à caresser
le cœur des arbres
à bouleverser
la lumière
entre deux averses
Martine Rouhart
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Les matins…
Les matins
se ressemblent
c’est au creux
de nous
toujours en chemin
que quelque chose
change
Martine Rouhart
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On a tous…
On a tous
un secret
cousu sous la peau
une vie ailleurs
entre ailes
et replis
Martine Rouhart
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En attendant…
En attendant
que chauffent
l’herbe la poussière
les fruits mûrs
les roses et le laurier
je prends ces chemins
de pénombre
qui me vont si bien
Martine Rouhart
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Oiseau …
Oiseau
tu m’es proche
comme une joie
toujours possible
infime soleil
toujours à ma portée
Martine Rouhart
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A ce qui nous touche …
A ce qui nous touche
nous blesse nous dépasse
A ce qui nous tient
éveillés dans le noir
A ce qui nous porte
nous relie aux étoiles
A tout ce qui vibre en nous
*
Martine Rouhart
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J’ai pris un crayon …
J’ai pris un crayon
du papier
et j’ai sauté
dans l’infini
le parfum des mots
peut me faire
tourner la tête
Martine Rouhart
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Il pleut …
Il pleut
de cette eau
tranquille
traversée d’oiseaux
qui noie
les chagrins
Martine Rouhart
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J’écris comme je peins …
J’écris comme je peins
avec du bleu du jaune
quelques tons de gris
des élans des retenues
et quelques songes
j’écris comme je peins
en y laissant
beaucoup de moi
Martine Rouhart
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Un jour …
Un jour
je ferai ce voyage
je partirai
avec mes valises
pleines d’oiseaux
dialoguer
avec les nuages
cueillir
quelques vertiges
Martine Rouhart
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Les oiseaux et les mots
Les oiseaux
et les mots
mes inséparables
au premier pas
du jour
et je ne sais
toujours pas
voler
Martine Rouhart, octobre 2021
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J’irai dans la pénombre…
J’irai dans la pénombre
ajourée caresseuse
de l’arbre au fond du jardin.
Le vent dans les feuillages
comme le murmure d’un ruisseau
au-dessus de ma tête,
pendant qu’il courra de branche en branche
je resterai tranquille
dans l’abri de mon livre.
L’arbre me racontera son histoire
de feuilles d’oiseaux
de vent et d’éternité,
je lui lirai à voix haute des poèmes
sur les choses perdues
nos rêves éperdus
le temps retrouvé.
A la tombée du soir
nous nous tairons,
un oiseau nocturne
commencera à pleurer,
une paix immense me gagnera
qui n’aura rien à voir
avec le sommeil
Martine Rouhart, septembre 2021
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Elle prend son envol…
Elle prend son envol
chute lentement
se pose sur l’herbe nue
me porte en douceur
un pas plus loin
la première feuille jaune
du cerisier
*
Martine Rouhart (août 2021)
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Être ailleurs…
Être ailleurs
dans la paresse
d’un jour aquarelle
Seul
le tremblement
des ailes
Martine Rouhart, juin 2021
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Laisse tomber…
Laisse tomber
au fond de ton cœur
les petites pierres
de regret
enferme-les
à jamais
dans tes mots
Martine Rouhart, mai 2021
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Tu dors…
Tu dors
dans mes rêves
je dors
dans les tiens
en dormant
on s’écoute respirer
bruissant
de soie
de toi de moi
de je ne sais quoi
de joie
Martine Rouhart (avril 2021)
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Écrire la nuit…
Écrire la nuit
des images
brûlantes
de solitude
écrire la nuit
pour faire
miroiter
les mots
sous la lune
Martine Rouhart (mars 2021)
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Chaque matin…
Chaque matin
un poème se déplie
tombé
des hauteurs
d’un ciel
bleu de nuit
chaque soir
l’oiseau
replie ses ailes
le livre
de mes poèmes
se referme
Martine Rouhart
février 2021
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La clé
Le poème
refuge improvisé
de nos matins
battus de pluie
cabane
au bord de l’eau
qui éloigne la tristesse
surtout
ne perds pas
la clé
en chemin
Martine Rouhart
Janvier 2021
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Que mes mots…
Que mes mots
ne ferment jamais
leurs ailes
et ne s’endorment pas
Je leur donne déjà
mes jours
faudrait-t-il
que je leur laisse
mes nuits
Martine Rouhart
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Se mettre en chemin
Tu ouvres les yeux
tu pousses la porte
de ton monde
et tu attends sur le seuil
tu attends
une poussière de soleil
un geste du vent
pour te mettre en chemin
Martine Rouhart
novembre 2020
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Pardonne-moi…
Pardonne-moi
pour toutes ces fois
où je suis en face de toi
quand tu me cherches
et ne me trouves pas
devenue nuage
sans le vouloir
sans y penser
comme si tout à coup
j’oubliais d’être là
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Parfois il pleut …
Parfois il pleut
dans mes poèmes
une ondée passagère
traversée d’oiseaux
Et souvent
après l’orage
il pleut
des gouttes de lumière
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Les jours clairs
La simplicité
de l’aube
qui se contente
de lumière
frémit
pour un oiseau
Les jours clairs
je vais et viens
du jardin des oiseaux
au jardin des mots
si tu savais
comme le temps
passe vite
de poème en poème
J’ai une heure d’avance
sur le soleil
je serai la première
à sentir battre
le cœur des arbres
sous ma paume
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Deux ou trois feuilles…..
Deux ou trois feuilles
dans l’air mouillé
flâneuses
lumineuses
si seules
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La joie…..
La joie
d’entendre
le rossignol
revenu de son absence
une absence
que nous n’avions
pas vue
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